Aucunde nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte
À ces paroles un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je rĂ©solus mĂȘme de faire bonne figure. Des arguments scientifiques pouvaient seuls arrĂȘter le professeur Lidenbrock. Or, il y en avait, et de bons, contre la possibilitĂ© d’un pareil voyage. Aller au centre de la terre ! Quelle folie ! Je rĂ©servai ma dialectique pour le moment opportun, et je m’occupai du repas. Inutile de rapporter les imprĂ©cations de mon oncle devant la table desservie. Tout s’expliqua. La libertĂ© fut rendue Ă  la bonne Marthe. Elle courut au marchĂ© et fit si bien, qu’une heure aprĂšs, ma faim Ă©tait calmĂ©e, et je revenais au sentiment de la situation. Pendant le repas, mon oncle fut presque gai ; il lui Ă©chappait de ces plaisanteries de savant qui ne sont jamais bien dangereuses. AprĂšs le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet. J’obĂ©is. Il s’assit Ă  un bout de sa table de travail, et moi Ă  l’autre. Axel, dit-il d’une voix assez douce, tu es un garçon trĂšs-ingĂ©nieux ; tu m’as rendu lĂ  un fier service, quand, de guerre lasse, j’allais abandonner cette combinaison. OĂč me serais-je Ă©garĂ© ? Nul ne peut le savoir ! Je n’oublierai jamais cela, mon garçon, et de la gloire que nous allons acquĂ©rir tu auras ta part. — Allons, pensai-je, il est de bonne humeur ; le moment est venu de discuter cette gloire. — Avant tout, reprit mon oncle, je te recommande le secret le plus absolu, tu m’entends ? Je ne manque pas d’envieux dans le monde des savants, et beaucoup voudraient entreprendre ce voyage, qui ne s’en douteront qu’à notre retour. — Croyez-vous, dis-je, que le nombre de ces audacieux fĂ»t si grand ? — Certes ! qui hĂ©siterait Ă  conquĂ©rir une telle renommĂ©e ? Si ce document Ă©tait connu, une armĂ©e entiĂšre de gĂ©ologues se prĂ©cipiterait sur les traces d’Arne Saknussemm ! — VoilĂ  ce dont je ne suis pas persuadĂ©, mon oncle, car rien ne prouve l’authenticitĂ© de ce document. — Comment ! Et le livre dans lequel nous l’avons dĂ©couvert ! — Bon ! j’accorde que ce Saknussemm ait Ă©crit ces lignes, mais s’ensuit-il qu’il ait rĂ©ellement accompli ce voyage, et ce vieux parchemin ne peut-il renfermer une mystification ? » Ce dernier mot, un peu hasardĂ©, je regrettai presque de l’avoir prononcĂ©. Le professeur fronça son Ă©pais sourcil, et je craignais d’avoir compromis les suites de cette conversation. Heureusement il n’en fut rien. Mon sĂ©vĂšre interlocuteur Ă©baucha une sorte de sourire sur ses lĂšvres et rĂ©pondit C’est ce que nous verrons. — Ah ! fis-je un peu vexĂ© ; mais permettez-moi d’épuiser la sĂ©rie des objections relatives Ă  ce document. — Parle, mon garçon, ne te gĂȘne pas. Je te laisse toute libertĂ© d’exprimer ton opinion. Tu n’es plus mon neveu, mais mon collĂšgue. Ainsi, va. — Eh bien, je vous demanderai d’abord ce que sont ce Yocul, ce Sneffels et ce Scartaris, dont je n’ai jamais entendu parler ? — Rien n’est plus facile. J’ai prĂ©cisĂ©ment reçu, il y a quelque temps, une carte de mon ami Augustus Peterman, de Leipzig ; elle ne pouvait arriver plus Ă  propos. Prends le troisiĂšme atlas dans la seconde travĂ©e de la grande bibliothĂšque, sĂ©rie Z, planche 4. » Je me levai, et, grĂące Ă  ces indications prĂ©cises, je trouvai rapidement l’atlas demandĂ©. Mon oncle l’ouvrit et dit Voici une des meilleures cartes de l’Islande, celle de Handerson, et je crois qu’elle va nous donner la solution de toutes tes difficultĂ©s. » Je me penchai sur la carte. Je me penchai sur la carte. Vois cette Ăźle composĂ©e de volcans, dit le professeur, et remarque qu’ils portent tous le nom de Yokul. Ce mot veut dire glacier » en islandais, et, sous la latitude Ă©levĂ©e de l’Islande, la plupart des Ă©ruptions se font jour Ă  travers les couches de glace. De lĂ  cette dĂ©nomination de Yokul appliquĂ©e Ă  tous les monts ignivomes de l’üle. — Bien, rĂ©pondis-je ; mais qu’est-ce que le Sneffels ? » J’espĂ©rais qu’à cette demande il n’y aurait pas de rĂ©ponse. Je me trompais. Mon oncle reprit Suis-moi sur la cĂŽte occidentale de l’Islande. Aperçois-tu Reykjawik, sa capitale ? Oui. Bien. Remonte les fjörds innombrables de ces rivages rongĂ©s par la mer, et arrĂȘte-toi un peu au-dessous du soixante-cinquiĂšme degrĂ© de latitude. Que vois-tu lĂ  ? — Une sorte de presqu’üle semblable Ă  un os dĂ©charnĂ©, que termine une Ă©norme rotule. — La comparaison est juste, mon garçon ; maintenant, n’aperçois-tu rien sur cette rotule ? — Si, un mont qui semble avoir poussĂ© en mer. — Bon ! c’est le Sneffels. — Le Sneffels ? — Lui-mĂȘme, une montagne haute de cinq mille pieds, l’une des plus remarquables de l’üle, et Ă  coup sĂ»r la plus cĂ©lĂšbre du monde entier, si son cratĂšre aboutit au centre du globe. — Mais c’est impossible ! m’écriai-je, en haussant les Ă©paules et rĂ©voltĂ© contre une pareille supposition. — Impossible ! rĂ©pondit le professeur Lidenbrock d’un ton sĂ©vĂšre. Et pourquoi cela ? — Parce que ce cratĂšre est Ă©videmment obstruĂ© par les laves, les roches brĂ»lantes, et qu’alors
 — Et si c’est un cratĂšre Ă©teint ? — Éteint ? — Oui. Le nombre des volcans en activitĂ© Ă  la surface du globe n’est actuellement que de trois cents environ ; mais il existe une bien plus grande quantitĂ© de volcans Ă©teints. Or le Sneffels compte parmi ces derniers, et depuis les temps historiques, il n’a eu qu’une seule Ă©ruption, celle de 1219 ; Ă  partir de cette Ă©poque, ses rumeurs se sont apaisĂ©es peu Ă  peu, et il n’est plus au nombre des volcans actifs. » À ces affirmations positives, je n’avais absolument rien Ă  rĂ©pondre ; je me rejetai donc sur les autres obscuritĂ©s que renfermait le document. Que signifie ce mot Scartaris, demandai-je, et que viennent faire lĂ  les calendes de juillet ? » Mon oncle prit quelques moments de rĂ©flexion. J’eus un instant d’espoir, mais un seul, car bientĂŽt il me rĂ©pondit en ces termes Ce que tu appelles obscuritĂ© est pour moi lumiĂšre. Cela prouve les soins ingĂ©nieux avec lesquels Saknussemm a voulu prĂ©ciser sa dĂ©couverte. Le Sneffels est formĂ© de plusieurs cratĂšres ; il y avait donc nĂ©cessitĂ© d’indiquer celui d’entre eux qui mĂšne au centre du globe. Qu’a fait le savant Islandais ? Il a remarquĂ© qu’aux approches des calendes de juillet, c’est-Ă -dire vers les derniers jours du mois de juin, un des pics de la montagne, le Scartaris, projetait son ombre jusqu’à l’ouverture du cratĂšre en question, et il a consignĂ© le fait dans son document. Pouvait-il imaginer une indication plus exacte, et, une fois arrivĂ©s au sommet du Sneffels, nous sera-t-il possible d’hĂ©siter sur le chemin Ă  prendre ? » DĂ©cidĂ©ment mon oncle avait rĂ©ponse Ă  tout. Je vis bien qu’il Ă©tait inattaquable sur les mots du vieux parchemin. Je cessai donc de le presser Ă  ce sujet, et, comme il fallait le convaincre avant tout, je passai aux objections scientifiques, bien autrement graves, Ă  mon avis. Allons, dis-je, je suis forcĂ© d’en convenir, la phrase de Saknussemm est claire et ne peut laisser aucun doute Ă  l’esprit. J’accorde mĂȘme que le document a un air de parfaite authenticitĂ©. Ce savant est allĂ© au fond du Sneffels ; il a vu l’ombre du Scartaris caresser les bords du cratĂšre avant les calendes de juillet ; il a mĂȘme entendu raconter dans les rĂ©cits lĂ©gendaires de son temps que ce cratĂšre aboutissait au centre de la terre ; mais quant Ă  y ĂȘtre parvenu lui-mĂȘme, quant Ă  en avoir fait le voyage et Ă  en ĂȘtre revenu, s’il l’a entrepris, non, cent fois non ! — Et la raison ? dit mon oncle d’un ton singuliĂšrement moqueur. — C’est que toutes les thĂ©ories de la science dĂ©montrent qu’une pareille entreprise est impraticable ! — Toutes les thĂ©ories disent cela ? rĂ©pondit le professeur en prenant un air bonhomme. Ah ! les vilaines thĂ©ories ! Comme elles vont nous gĂȘner, ces pauvres thĂ©ories ! » Je vis qu’il se moquait de moi, mais je continuai nĂ©anmoins. Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degrĂ© par soixante-dix pieds de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalitĂ© constante, le rayon terrestre Ă©tant de quinze cents lieues, il existe au centre une tempĂ©rature qui dĂ©passe deux cent mille degrĂ©s. Les matiĂšres de l’intĂ©rieur de la terre se trouvent donc Ă  l’état de gaz incandescent, car les mĂ©taux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne rĂ©sistent pas Ă  une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pĂ©nĂ©trer dans un semblable milieu ! — Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse ? — Sans doute. Si nous arrivions Ă  une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus Ă  la limite de l’écorce terrestre, car dĂ©jĂ  la tempĂ©rature est supĂ©rieure Ă  treize cents degrĂ©s. — Et tu as peur d’entrer en fusion ? — Je vous laisse la question Ă  dĂ©cider, rĂ©pondis-je avec humeur. — Voici ce que je dĂ©cide, rĂ©pliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur du globe, attendu qu’on connaĂźt Ă  peine la douze milliĂšme partie de son rayon ; c’est que la science est Ă©minemment perfectible, et que chaque thĂ©orie est incessamment dĂ©truite par une thĂ©orie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la tempĂ©rature des espaces planĂ©taires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des rĂ©gions Ă©thĂ©rĂ©es ne dĂ©passent pas quarante ou cinquante degrĂ©s au-dessous de zĂ©ro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, Ă  une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degrĂ© de fusion des minĂ©raux les plus rĂ©fractaires ? » Mon oncle plaçant la question sur le terrain des hypothĂšses, je n’eus rien Ă  rĂ©pondre. Eh bien, je te dirai que de vĂ©ritables savants, Poisson entre autres, ont prouvĂ© que, si une chaleur de deux cent mille degrĂ©s existait Ă  l’intĂ©rieur du globe, les gaz incandescents provenant des matiĂšres fondues acquerraient une Ă©lasticitĂ© telle que l’écorce terrestre ne pourrait y rĂ©sister et Ă©claterait comme les parois d’une chaudiĂšre sous l’effort de la vapeur. — C’est l’avis de Poisson, mon oncle, voilĂ  tout. — D’accord, mais c’est aussi l’avis d’autres gĂ©ologues distinguĂ©s, que l’intĂ©rieur du globe n’est formĂ© ni de gaz, ni d’eau, ni des plus lourdes pierres que nous connaissions, car, dans ce cas, la terre aurait un poids deux fois moindre. — Oh ! avec les chiffres on prouve tout ce qu’on veut ! — Et avec les faits, mon garçon, en est-il de mĂȘme ? N’est-il pas constant que le nombre des volcans a considĂ©rablement diminuĂ© depuis les premiers jours du monde ? et, si chaleur centrale il y a, ne peut-on en conclure qu’elle tend Ă  s’affaiblir ? — Mon oncle, si vous entrez dans le champ des suppositions, je n’ai plus Ă  discuter. — Et moi j’ai Ă  dire qu’à mon opinion se joignent les opinions de gens fort compĂ©tents. Te souviens-tu d’une visite que me fit le cĂ©lĂšbre chimiste anglais Humphry Davy en 1825 ? — Aucunement, car je ne suis venu au monde que dix-neuf ans aprĂšs. — Eh bien, Humphry Davy vint me voir Ă  son passage Ă  Hambourg. Nous discutĂąmes longtemps, entre autres questions, l’hypothĂšse de la liquiditĂ© du noyau intĂ©rieur de la terre. Nous Ă©tions tous deux d’accord que cette liquiditĂ© ne pouvait exister, par une raison Ă  laquelle la science n’a jamais trouvĂ© de rĂ©ponse. — Et laquelle ? dis-je un peu Ă©tonnĂ©. — C’est que cette masse liquide serait sujette, comme l’OcĂ©an, Ă  l’attraction de la lune, et consĂ©quemment, deux fois par jour, il se produirait des marĂ©es intĂ©rieures qui, soulevant l’écorce terrestre, donneraient lieu Ă  des tremblements de terre pĂ©riodiques ! — Mais il est pourtant Ă©vident que la surface du globe a Ă©tĂ© soumise Ă  la combustion, et il est permis de supposer que la croĂ»te extĂ©rieure s’est refroidie d’abord, tandis que la chaleur se rĂ©fugiait au centre. — Erreur, rĂ©pondit mon oncle ; la terre a Ă©tĂ© Ă©chauffĂ©e par la combustion de sa surface, non autrement. Sa surface Ă©tait composĂ©e d’une grande quantitĂ© de mĂ©taux, tels que le potassium, le sodium, qui ont la propriĂ©tĂ© de s’enflammer au seul contact de l’air et de l’eau ; ces mĂ©taux prirent feu quand les vapeurs atmosphĂ©riques se prĂ©cipitĂšrent en pluie sur le sol ; et peu Ă  peu, lorsque les eaux pĂ©nĂ©trĂšrent dans les fissures de l’écorce terrestre, elles dĂ©terminĂšrent de nouveaux incendies avec explosions et Ă©ruptions. De lĂ  les volcans si nombreux aux premiers jours du monde. — Mais voilĂ  une ingĂ©nieuse hypothĂšse ! m’écriai-je un peu malgrĂ© moi. — Et qu’Humphry Davy me rendit sensible, ici mĂȘme, par une expĂ©rience bien simple. Il composa une boule mĂ©tallique faite principalement des mĂ©taux dont je viens de parler, et qui figurait parfaitement notre globe ; lorsqu’on faisait tomber une fine rosĂ©e Ă  sa surface, celle-ci se boursouflait, s’oxydait et formait une petite montagne ; un cratĂšre s’ouvrait Ă  son sommet ; l’éruption avait lieu et communiquait Ă  toute la boule une chaleur telle qu’il devenait impossible de la tenir Ă  la main. » Vraiment, je commençais Ă  ĂȘtre Ă©branlĂ© par les arguments du professeur ; il les faisait valoir, d’ailleurs, avec sa passion et son enthousiasme habituels. Tu le vois, Axel, ajouta-t-il, l’état du noyau central a soulevĂ© des hypothĂšses diverses entre les gĂ©ologues ; rien de moins prouvĂ© que ce fait d’une chaleur interne ; suivant moi, elle n’existe pas, elle ne saurait exister ; nous le verrons, d’ailleurs, et, comme Arne Saknussemm, nous saurons Ă  quoi nous en tenir sur cette grande question. — Eh bien, oui ! rĂ©pondis-je, me sentant gagner Ă  cet enthousiasme, oui, nous le verrons, si on y voit, toutefois. — Et pourquoi pas ? Ne pouvons-nous compter sur des phĂ©nomĂšnes Ă©lectriques pour nous Ă©clairer, et mĂȘme sur l’atmosphĂšre, que sa pression peut rendre lumineuse en s’approchant du centre ? — Oui, dis-je, oui ! cela est possible, aprĂšs tout. — Cela est certain, rĂ©pondit triomphalement mon oncle ; mais silence, entends-tu ? silence sur tout ceci, et que personne n’ait l’idĂ©e de dĂ©couvrir avant nous le centre de la terre. » RĂ©sumĂ©Charlotte Delbo Ă©tait une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de CompiĂšgne pour Auschwitz. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un rĂ©cit, une Candide est un conte philosophique Ă©crit par Voltaire en 1759. Il connut un franc succĂšs du vivant de l’auteur et la portĂ©e de ce conte ne s’est jamais dĂ©mentie depuis. Il fait Ă  ce titre partie des grands classiques de la littĂ©rature. Candide s’inscrit dans un contexte philosophique du XVIII° siĂšcle propice au fatalisme qui croit que le monde est fait le meilleur des mondes possibles. Voltaire porte la philosophie inverse qui fait de l’homme le moteur de l’amĂ©lioration de sa allez retrouver ici un rĂ©sumĂ© Chapitre par Chapitre de Candide ou l’optimisme de 1 Le cadre de ce premier chĂąpitre a pour lieu le chĂąteau de Thunder-ten-tronchk en Westphalie, une rĂ©gion de l’Allemagne de l’ouest. Le baron y vit avec sa femme, son fils et sa fille de 17 ans CunĂ©gonde. Il y a aussi le prĂ©cepteur Pangloss et un certain Candide. Le prĂ©cepteur enseigne Ă  Candide les principes du fatalisme que Voltaire combat. Candide va ĂȘtre surpris dans un moment de grande intimitĂ© un baiser ! avec CunĂ©gonde et il sera jetĂ© du 2 Candide est enrĂŽlĂ© dans l’armĂ©e bulgare mais il se vit avant cela infliger une peine qui le l’aurait menĂ© Ă  la mort sans l’intervention 3 Candide assiste Ă  la guerre entre les Bulgares et les Arabes et se sauve bien vite de cette boucherie. Il se retrouve en Hollande oĂč il est recueilli par un villageois nommĂ© Jacques l’ 4 Candide rencontre un homme vĂ©rolĂ© lors d’une promenade qui n’est autre que son ancien maĂźtre Ă  penser, Pangloss, qui lui apprend que le baron et sa famille ont Ă©tĂ© tuĂ©. AprĂšs qu’il fut soignĂ©, ils partent ensuite vers le 5La traversĂ©e vers le Portugal ne fut pas de tout repos car une tempĂȘte Ă©clata et jeta par dessus bord Jacques qui se noya. Le jour de leur arrivĂ©e Ă  Lisbonne, aprĂšs la destruction de l’embarcation, une terrible secousse balaie la ville de Lisbonne. Pangloss essaie de philosopher sur les Ă©vĂšnements sans 6 Les autoritĂ©s de Lisbonne dĂ©cidĂšrent de conjurer le sort en faisant brĂ»ler quelques hĂ©rĂ©tiques. Pangloss fut lui pendu pour ses propos sur les Ă©vĂšnements et Candide rouĂ© de coups. Alors qu’un seconde tremblement de terre survient, une vieille dame lui demande de le 7 Cette vieille femme prend en charge Candide Ă  demeure pour le soigner des coups dont il avait ruĂ©. Cela fait, elle l'emmĂšne dans une nouvelle maison oĂč on lui prĂ©sente une jeune femme qui n’est autre que CunĂ©gonde qu’il croyait morte. Elle veut savoir son pĂ©riple depuis le 8 CunĂ©gonde raconte son histoire Ă  Candide lors de l’invasion des Bulgares. Elle a Ă©tĂ© violĂ©e, soignĂ©e puis vendue Ă  un juif, Don Issachar, qui se la partage avec le Grand Inquisiteur. CunĂ©gonde est le jouet de ses deux hommes. Don Ichassar arrive sur ces entre 9 Le Juif saute sur Candide pour ne pas avoir Ă  partager CunĂ©gonde avec lui mais ce dernier le tue d’un coup d’épĂ©e et tue quelques instants aprĂšs le Grand Inquisiteur. Candide et CunĂ©gonde organisent leur fuite vers 10 Les deux amants se rendent jusqu’à Cadix non sans s’ĂȘtre fait voler entre temps tout leur argent. Ils dĂ©cident alors de partir pour le Paraguay et lors du voyage en mer, ils en profitent pour philosopher sur le meilleur des mondes. La vieille dame qui les accompagne se dĂ©cide Ă  leur raconter son 11 La vieille dame est en fait la fille cachĂ©e d’un pape et d’une princesse. Elle Ă©tait la plus belle de toute mais s’est fait enlevĂ©e, attaquĂ©e par des corsaire. Sa mĂšre fut Ă©cartelĂ©e et tous les accompagnateurs de leur pĂ©riple tuĂ©s. Elle fut la seule Ă  survivre de ce massacre grĂące Ă  un 12 Cet eunuque Ă©tait en rĂ©alitĂ© quelqu’un qui l’avait gardĂ© lorsqu’elle Ă©tait petite. Toutefois, il la revendit et elle fut Ă©changĂ© comme marchandise de ville en ville. Elle finit au service de Don Issachar oĂč elle rencontra CunĂ©gonde. Elle leur raconte cette histoire pour leur expliquer qu’il y a toujours plus malheureux que 13 Candide et CunĂ©gonde demandent une fois arrivĂ© Ă  Buenos Aires Ă  ĂȘtre mariĂ©. Mais leur plans sont contrecarrĂ©s car on reconnaĂźt grĂące aux bijoux volĂ©s en CunĂ©gonde les tueurs du Grand Inquisiteur. CunĂ©gonde se marie toutefois avec le gouverneur pour le dĂ©trousser et Candide semble aller tout droit Ă  sa 14 Le valet de Candide l'emmĂšne dans un repĂšre de JĂ©suites avant de se faire attraper. Le commandant n’est autre que le frĂšre, prĂ©sumĂ© mort, de CunĂ©gonde. Il lui apprend qu’elle vit 15 Le frĂšre de CunĂ©gonde raconte son histoire depuis l’attaque des Bulgares et comment il a montĂ© les Ă©chelons de la hiĂ©rarchie. Candide l’entretient de son dĂ©sir de se marier avec CunĂ©gonde, ce que le frĂšre voit d’un mauvaisl oeil et il s’en prend physiquement Ă  lui. Candide le tue d’un coup d’épĂ©e et prend ses affaires pour s’ 16 Durant sa fuite avec son valet, Candide tue deux singes qui s’en prenaient Ă  deux femmes, provoquant par lĂ  la colĂšre de la tribu des Oreillons. Ils ne passĂšrent qu’à peu de choses de se faire 17 Candide quitte le pays et se dirige vers Cayenne. Il rencontre sur sa route un pays oĂč l’or se ramasse Ă  la pelle et qui est si courant qu’il ne sert pas de monnaie. Candide en conclue qu’il a dĂ©couvert l’ 18 Candide et son valet vĂ©curent dans un cet eldorado un mois en apprenant Ă  dĂ©couvrir les cultures locales. Ensuite, ils demandĂšrent Ă  repartir pour libĂ©rer CunĂ©gonde Ă  Buenos-Ayres en emportant pour cela autant d’or que 19 Candide envoie son valet libĂ©rer CunĂ©gonde avec ce qu’il leur reste d’or aprĂšs leur pĂ©riple, tandis que lui partirait les attendre Ă  Venise. Mais une telle cargaison attire de nombreux regards et il se fait tout voler et sans trouver aucune aide auprĂšs de la justice. Tant d’infortunes et de malhonnĂȘtetĂ© plonge Candide dans un grand 20 Candide partage son voyage avec un homme encore plus dĂ©pitĂ© que lui, qui n’a plus rien dans la vie. Au cours de ce voyage, Candide en profite lors d’une bataille pour rĂ©cupĂ©rer une partie de son butin et se dit que les mauvaises actions se paient 21 Candide et Martin discutent beaucoup de la condition humaine tandis qu’ils font route vers 22Sur la route, Candide s’arrĂȘte Ă  Bordeaux pour dĂ©couvrir Paris. Il y fait la rencontre de nombreuses personnes malintentionnĂ©es ainsi que les cercles littĂ©raires. Candide finit par se faire arrĂȘter mais parvient tout de mĂȘme Ă  se 23 Candide et Martin vont vers l’Angleterre, pays dans lequel ils ne restent pas, effrayĂ©s par la violence d’une exĂ©cution non 24 ArrivĂ© Ă  Venise, Candide se dĂ©sespĂšre de revoir CunĂ©gonde et le caractĂšre dĂ©sabusĂ© de Martin ne l’aide pas en cela. Il rencontre alors une ancienne connaissance qui sous ses airs enjouĂ©s montre en fait ses blessures car elle fut obligĂ©e de se 25 Candide raconte le SĂ©nateur PococurantĂ© qui lui fait l’étalage des biens et ses oeuvres qui l’entoure mais dont il ne tire plus aucun 26 Candide retrouve Cacambo mais CunĂ©gonde n’est pas avec lui. Elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e et elle est Ă  Constantinople. On avertit Candide d’une arrestation 27 En partance pour Constantinople, Candide rachĂšte la libertĂ© de Cacambo mais aussi du baron et de Pangloss qui n’étaient finalement pas 28 Le baron avait Ă©tĂ© simplement blessĂ© et Pangloss mal pendu. Pangloss explique Ă  Candide que malgrĂ© ses malheurs, il estimait toujours que le monde Ă©tait bien, il conservait sa 29 Candide retrouve enfin CunĂ©gonde qui s’est enlaidit, ce qui ne l’empĂȘche pas de la demande Ă  nouveau en mariage, ce que refuse Ă  nouveau le 30 Tout le monde vit ensemble mais les difficultĂ©s de la cohabitation et de l’argent arrivĂšrent bien vite. Ils en concluent que leur bonheur reviendra avec le travail. Aucunde nous ne reviendra / Charlotte Delbo Aucun de nous ne reviendra / Charlotte Delbo. Delbo, Charlotte (1913-1985) Ajouter au panier Permalien Courriel Imprimer Voir les parutions Voir les Ă©tats de collection RĂ©server Demande spĂ©ciale en Magasin Demande d'annĂ©e antĂ©rieure Agrandir. Titre. Aucun de nous ne reviendra / Charlotte Delbo Titre de sĂ©rie. Auschwitz et S’il est un poĂšte dont la vie et l’oeuvre rĂ©sonnent sourdement en ces semaines cruelles de postillons mortifĂšres se bousculant au portillon de l’orifice nasal pour conduire Ă  l’ossuaire des vanitĂ©s rĂ©duites en cendres selon des rĂšgles de probabilitĂ© encore mĂ©connues malgrĂ© l’acharnement de cohortes de mĂ©decins et chercheurs Ă  percer les mystĂšres d’un virus nouveau-nĂ©, s’il est donc un poĂšte Ă  rappeler d’outre-tombe ces jours-ci, c’est bien Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky qui, Ă©chappant Ă  l’hĂ©catombe militaire de la PremiĂšre guerre mondiale, succomba, Ă  Paris, de la grippe espagnole, le 9 novembre 1918 Ci-dessus, Guillaume Apollinaire et ses amis, de Marie Laurencin, 1909. Dans la chronique consacrĂ©e aux hangars de Port-aviation, nous lui avions rendu hommage en Ă©crivant prendre le temps de saluer Apollinaire est un peu comme sauter du haut du Pont Mirabeau pour pratiquer sans filin le saut Ă  l’élastique, histoire d’épater le couple de Chinois prenant la pose pour leur photographie officielle devant la Tour Eiffel illuminĂ©e. Sauf que, chaque jour qui passe en accompagnant du regard la pĂ©niche glissant sous le pont, Ă©crire c’est mourir et revivre. Comme Apollinaire qui a survĂ©cu Ă  la Grande guerre et Ă  sa propre mort, dans l’Adieu du soleil. Les couples asiatiques ont abandonnĂ© le pont Mirabeau pour cause de virus pangolin Ă  la sauce chinoise. Mais Apollinaire continue de survivre dans l’Adieu du soleil mĂȘlĂ© aux glaciers de la mĂ©moire, autre expression du poĂšte extraite de l’un de ses plus beaux poĂšmes, la Maison des morts, publiĂ© dans le recueil Alcools, en 1913, l’annĂ©e prĂ©cĂ©dant le suicide guerrier de l’Europe, un siĂšcle avant la dĂ©bandade sanitaire Ă  laquelle nous avons optĂ© par peur de la mort. Aucun de nous ne reviendra Alors qu’il nous a Ă©tĂ© collectivement proposĂ© une assignation Ă  rĂ©sidence pour nous prĂ©parer Ă  vivre dans notre tombe, la lecture de ce poĂšme nous invite Ă  cĂ©lĂ©brer la vie en entrant dans cette Ă©trange maison des morts oĂč les vivants et les morts se rencontrent et s’unissent charnellement. Un vers de ce poĂšme d’Apollinaire a plus particuliĂšrement marquĂ© l’histoire de la littĂ©rature Aucun de nous ne reviendra, titre du tĂ©moignage de Charlotte Delbo qu’elle consacra Ă  sa dĂ©portation Ă  Auschwitz-Birkenau par le convoi de 230 femmes, parti du camp de CompiĂšgne le 24 janvier 1943, jusqu’à sa libĂ©ration par la Croix-Rouge le 23 avril 1945 au camp de Ravensbruck oĂč elle a avait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e en 1944. Fille d’émigrĂ©s italiens, elle adhĂšre aux jeunesses communistes, bĂ©nĂ©ficie des formations du parti jusqu’à entrer Ă  l’UniversitĂ© ouvriĂšre oĂč elle suit des cours d’économie politique et de philosophie. Devenue assistante de Louis Jouvet et alors qu’elle se trouvait en juin 1941 en Argentine oĂč elle accompagnait l’acteur en tournĂ©e, elle dĂ©cide de rentrer en France pour intĂ©grer la rĂ©sistance intĂ©rieure française auprĂšs de son mari Georges Dudach qui sera fusillĂ© au Mont-ValĂ©rien, tous les deux ayant Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en mĂȘme temps le 2 mars 1942, pour appartenir au rĂ©seau clandestin des Lettres Françaises du Parti communiste français. FichĂ©e Nuit et Brouillard par la Gestapo Ă  la suite de son arrestation, aprĂšs un an de dĂ©tention Ă  la prison de la SantĂ©, elle portera en dĂ©portation l’étoile rouge des dĂ©portĂ©s politiques. Charlotte Delbo pour survivre en dĂ©portation s’entraĂźnait Ă  se remĂ©morer et rĂ©citer les poĂšmes qu’elle connaissait par coeur, 57 selon son souvenir, dont celui d’Apollinaire, la Maison des morts, auquel appartient le vers Aucun de nous ne reviendra. Elle justifiera ce choix par le fait que ce vers correspondait exactement aux sentiments Ă©prouvĂ©s en franchissant l’entrĂ©e du camp, sentiment partagĂ© par toutes ses compagnes d’infortune Nous serions si heureux ensemble Sur nous l’eau se refermera Mais vous pleurez et vos mains tremblent Aucun de nous ne reviendra Et les morts m’accostĂšrent La Maison des morts appartient Ă  cette littĂ©rature de la fascination obsessionnelle de la mort, que les vivants peuvent Ă©prouver lorsqu’ils tissent de façon morbide des rapports Ă©troits entre la vie et la mort, jusqu’à avoir affaire Ă  une vĂ©ritable contamination du vivant par le mort, contamination malĂ©fique pouvant aller jusqu’à une situation physique comme dans le roman d’Alexandre Lernet-HolĂ©nia, le RĂ©giment des Deux-Siciles, au cours duquel un officier est empoisonnĂ© pour s’ĂȘtre piquĂ© avec la pointe d’une aiguille dont l’autre bout est plantĂ© dans le corps d’un mort. Les dĂ©comptes journaliers des malades et des morts en cette pĂ©riode confinĂ©e et dĂ©confinĂ©e de Covid-19, font resurgir dans notre vie quotidienne cette fascination amoureuse de celles ou ceux qui sont liĂ©s Ă©troitement au monde de la mort jusqu’à ce que cet Ă©lan passionnĂ© entraĂźne des effets mortels pour l’ensemble d’un groupe. La particularitĂ© du moment » covid-19 est que cette fascination amoureuse », mondialisation oblige, couvre aujourd’hui la terre entiĂšre ou presque nous voici tous devenus amoureux des chiffres, des courbes et des statistiques de mortalitĂ©, il nous faut chaque jour dans l’angoisse et l’étreinte amoureuses, passer sans encombre du territoire de la vie Ă  celui de la mort puis retourner Ă  la vie qui finit par se confondre Ă  l’au-delĂ  puisque l’amour est au-dessus de la vie et de la mort. Ce thĂšme littĂ©raire de la fusion amoureuse des morts et des vivants est l’essence mĂȘme des principales oeuvres de Lernet-HolĂ©nia qui fut officier de cavalerie de l’armĂ©e austro-hongroise pendant la PremiĂšre guerre mondiale. On retrouve cette thĂ©matique dans le dernier roman de LĂ©o Perutz Ă©crit en 1957, le Judas de LĂ©onard, mais encore dans lHistoire de cavalerie de Hugo von Hoffmannsthal, ou plus proche de nous dans le roman Un soir, un train du Flamand Johan Daisne qui imagine tous les passagers sauf le narrateur endormis dans un train qui ne semble plus vouloir s’arrĂȘter, roulant pour l’éternitĂ©. Cette progression interminable et indĂ©finie resurgit dans le roman Paramo du Mexicain Juan Rulfo Le chemin allait, montait et descendait il monte selon que l’on va ou que l’on vient. Pour qui va, il monte ; pour qui vient, il descend 
 Sous la rĂ©verbĂ©ration du soleil, la plaine paraissait une lagune de vapeurs Ă©parses laissant transparaĂźtre un horizon gris. Au-delĂ  la ligne des montagnes. Plus loin encore, l’ailleurs le plus insondable. Au temps de l’épidĂ©mie de Covid-19 et Ă  l’heure du confinement qui monte et du dĂ©confinement qui descend, nous voici nous aussi dans cette progression interminable et indĂ©finie laissant transparaĂźtre un horizon gris, avec plus loin encore l’ailleurs le plus insondable, Ă  l’instant prĂ©cis oĂč la mort nous prĂ©vient que la vie ne nous retient pas. on en arrive Dans les glaciers de la mĂ©moire A se confondre avec le souvenir On est fortifiĂ© pour la vie Et l’on n’a plus besoin de personne L’InvitĂ© des morts Cette soudaine fascination de la mort par les vivants, qui conduit Ă  une vĂ©ritable fusion amoureuse, peut prendre dans l’imaginaire la dimension d’un labyrinthe jusqu’à ce que le rĂȘve initial devienne un lieu physique rĂ©el, qui est tout simplement un lieu de sĂ©pulture comme dans la nouvelle inachevĂ©e de Kafka, l’InvitĂ© des morts j’étais l’invitĂ© des morts. C’était une crypte vaste et propre qui contenait dĂ©jĂ  quelques cercueils, mais il y avait encore beaucoup de place deux cercueils Ă©taient ouverts et ce qu’on y voyait Ă©voquait le dĂ©sordre des lits qu’on vient juste de quitter. Les scĂšnes universelles de confinement partagĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux et dans les mĂ©dias ressemblent aux dĂ©sordres des lits Ă©voquĂ©s par Kafka, qu’on vient juste de quitter pour rejoindre cette crypte vaste et propre oĂč il y avait encore beaucoup de place pour d’autres cercueils. Il n’est pas certain qu’il soit encore possible de sortir l’humanitĂ© entiĂšre du rĂȘve de confinement dans lequel l’a plongĂ©e l’épidĂ©mie de Covid-19, effaçant les limites entre l’espace du rĂ©el et l’espace du rĂȘve pour pĂ©nĂ©trer dans le territoire de la mort, qui n’est rien d’autre que folie hurlante de grincements de peur, lĂ  oĂč tout n’est que bruit et fureur, ce territoire des morts qui embrasse dĂ©sormais tout le territoire des vivants. Souvenons-nous de Borges dans La fleur de Coleridge » Si un homme traversait le Paradis en songe, qu’il reçut une fleur comme preuve de son passage, et qu’à son rĂ©veil il trouva cette fleur dans ses mains
 que dire alors. Pour ceux imaginant que succĂ©dera un monde nouveau Ă  l’ancien monde aprĂšs le dĂ©confinement et la disparition de l’épidĂ©mie, que leur dire alors ? Tout simplement ce que nous conte Guillaume Apollinaire dans la Maison des morts Un ange en diamant brisa toutes les vitrines Et les morts m’accostĂšrent Avec des mines de l’autre monde Merci Ă  Guillaume Apollinaire d’ĂȘtre revenu en ce moment fatidique pour danser avec la mort dans l’adieu du soleil, avant qu’il ne revienne percer Ă  l’aurore pour nous dĂ©livrer de toute l’horreur d’un cauchemar d’éternitĂ© pestifĂ©rĂ©e ah! Guillaume, si tu savais, le monde entier n’est plus qu’osselets s’entrechoquant dans l’idiotie et la bĂȘtise humaines, serions-nous donc si coupables d’aimer la vie, et encore plus que la vie, d’aimer la libertĂ©, la libertĂ© libre, tout simplement libre comme un virus qui passe et trĂ©passe? Paris par la fenĂȘtre, de Marc Chagall, ami intime de Guillaume Apollinaire S’étendant sur les cĂŽtĂ©s du cimetiĂšre La maison des morts l’encadrait comme un cloĂźtre A l’intĂ©rieur de ses vitrines Pareilles Ă  celles des boutiques de modes Au lieu de sourire debout Les mannequins grimaçaient pour l’éternitĂ© ArrivĂ© Ă  Munich depuis quinze ou vingt jours J’étais entrĂ© pour la premiĂšre fois et par hasard Dans ce cimetiĂšre presque dĂ©sert Et je claquais des dents Devant toute cette bourgeoisie ExposĂ©e et vĂȘtue le mieux possible En attendant la sĂ©pulture Soudain Rapide comme ma mĂ©moire Les yeux ses rallumĂšrent De cellule vitrĂ©e en cellule vitrĂ©e Le ciel se peupla d’une apocalypse Vivace Et la terra plate Ă  l’infini Comme avant GalilĂ©e Se couvrit de mille mythologies immobiles Un ange en diamant brisa toutes les vitrines Et les morts m’accostĂšrent Avec des mines de l’autre monde Mais leur visage et leurs attitudes Devinrent bientĂŽt moins funĂšbres Le ciel et la terre perdirent Leur aspect fantasmagorique Les morts se rĂ©jouissaient De voir leurs corps trĂ©passĂ©s entre eux et la lumiĂšre Ils riaient de voir leur ombre et l’observaient Comme si vĂ©ritablement C’eĂ»t Ă©tĂ© leur vie passĂ©e Alors je les dĂ©nombrai Ils Ă©taient quarante-neuf hommes Femmes et enfants Qui embellissaient Ă  vue d’oeil Et me regardaient maintenant Avec tant de cordialitĂ© Tant de tendresse mĂȘme Que les prenant en amitiĂ© Tout Ă  coup Je les invitai Ă  une promenade Loin des arcades de leur maison Et tous bras dessus bras dessous Fredonnant des airs militaires Oui tous vos pĂ©chĂ©s sont absous Nous quittĂąmes le cimetiĂšre Nous traversĂąmes la ville Et rencontrions souvent Des parents des amis qui se joignaient A la petite troupe des morts rĂ©cents Tous Ă©taient si gais Si charmants si bien portants Que bien malin qui aurait pu Distinguer les morts des vivants Puis dans la campagne On s’éparpilla Deux chevau-lĂ©gers nous joignirent On leur fit fĂȘte Ils coupĂšrent du bois de viorne Et de sureau Dont ils firent des sifflets Qu’ils distribuĂšrent aux enfants Plus tard dans un bal champĂȘtre Les couples mains sur les Ă©paules DansĂšrent au son aigre des cithares Ils n’avaient pas oubliĂ© la danse Ces morts et ces mortes On buvait aussi Et de temps Ă  autre une cloche Annonçait qu’un nouveau tonneau Allait ĂȘtre mis en perce Une morte assise sur un banc PrĂšs d’un buisson d’épine-vinette Laissait un Ă©tudiant AgenouillĂ© Ă  ses pieds Lui parler de fiançailles Je vous attendrai Dix ans vingt ans s’il le faut Votre volontĂ© sera la mienne Je vous attendrai Toute votre vie RĂ©pondait la morte Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui sans doute sont les restes Des plus anciens monuments poĂ©tiques De l’humanitĂ© L’étudiant passa une bague A l’annulaire de la jeune morte Voici le gage de mon amour De nos fiançailles Ni le temps ni l’absence Ne nous feront oublier nos promesses Et un jour nous auront une belle noce Des touffes de myrte A nos vĂȘtements et dans vos cheveux Un beau sermon Ă  l’église De longs discours aprĂšs le banquet Et de la musique De la musique Nos enfants Dit la fiancĂ©e Seront plus beaux plus beaux encore HĂ©las! la bague Ă©tait brisĂ©e Que s’ils Ă©taient d’argent ou d’or D’émeraude ou de diamant Seront plus clairs plus clairs encore Que les astres du firmament Que la lumiĂšre de l’aurore Que vos regards mon fiancĂ© Auront meilleure odeur encore HĂ©las! la bague Ă©tait brisĂ©e Que le lilas qui vient d’éclore Que le thym la rose ou qu’un brin De lavande ou de romarin Les musiciens s’en Ă©tant allĂ©s Nous continuĂąmes la promenade Au bord d’un lac On s’amusa Ă  faire des ricochets Avec des cailloux plats Sur l’eau qui dansait Ă  peine Des barques Ă©taient amarrĂ©es Dans un havre On les dĂ©tacha AprĂšs que toute la troupe se fut embarquĂ©e Et quelques morts ramaient Avec autant de vigueur que les vivants A l’avant du bateau que je gouvernais Un mort parlait avec une jeune femme VĂȘtue d’une robe jaune D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris OrnĂ© d’une seule petite plume dĂ©frisĂ©e Je vous aime Disait-il Comme le pigeon aime la colombe Comme l’insecte nocturne Aime la lumiĂšre Trop tard RĂ©pondait la vivante Repoussez repoussez cet amour dĂ©fendu Je suis mariĂ©e Voyez l’anneau qui brille Mes mains tremblent Je pleure et je voudrais mourir Les barques Ă©taient arrivĂ©es A un endroit oĂč les chevau-lĂ©gers Savaient qu’un Ă©cho rĂ©pondait de la rive On ne se lassait point de l’interroger Il y eut des questions si extravagantes Et des rĂ©ponses tellement pleines d’à-propos Que c’était Ă  mourir de rire Et le mort disait Ă  la vivante Nous serions si heureux ensemble Sur nous l’eau se refermera Mais vous pleurez et vos mains tremblent Aucun de nous ne reviendra On reprit terre et ce fut le retour Les amoureux s’entr’aimaient Et par couples aux belles bouches Marchaient Ă  distances inĂ©gales Les morts avaient choisi les vivantes Et les vivants Des mortes Un genĂ©vrier parfois Faisait l’effet d’un fantĂŽme Les enfants dĂ©chiraient l’air En soufflant les joues creuses Dans leurs sifflets de viorne Ou de sureau Tandis que les militaires Chantaient des tyroliennes En se rĂ©pondant comme on le fait Dans la montagne Dans la ville Notre troupe diminua peu Ă  peu On se disait Au revoir A demain A bientĂŽt Beaucoup entraient dans les brasseries Quelques-uns nous quittĂšrent Devant une boucherie canine Pour y acheter leur repas du soir BientĂŽt je restai seul avec ces morts Qui s’en allaient tout droit Au cimetiĂšre OĂč Sous les Arcades Je les reconnus CouchĂ©s Immobiles Et bien vĂȘtus Attendant la sĂ©pulture derriĂšre les vitrines Ils ne se doutaient pas De ce qui s’était passĂ© Mais les vivants en gardaient le souvenir C’était un bonheur inespĂ©rĂ© Et si certain Qu’ils ne craignaient point de le perdre Ils vivaient si noblement Que ceux qui la veille encore Les regardaient comme leurs Ă©gaux Ou mĂȘme quelque chose de moins Admiraient maintenant Leur puissance leur richesse et leur gĂ©nie Car y a-t-il rien qui vous Ă©lĂšve Comme d’avoir aimĂ© un mort ou une morte On devient si pur qu’on en arrive Dans les glaciers de la mĂ©moire A se confondre avec le souvenir On est fortifiĂ© pour la vie Et l’on n’a plus besoin de personne Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 Hommage Ă  Apollinaire, oeuvre de Marc Chagall, 1911-1912
Notesde lecture ; Dossiers ; Rechercher un livre, un film, un auteur, un réalisateur, un éditeur Recherche avancée. Recherche par mots clés. Titre. Auteur / Réalisateur. Editeur. Collection . Recherche dans. Tous Indisponibles ou épuisés Disponibles A paraßtre Recherche par EAN. EAN. Accueil de la librairie; Livres; Philosophie Histoire Religions; Histoire; Histoire
Pas exclu
 mais compliquĂ©. Vous avez sĂ»rement entendu parler de la thĂ©orie du Big-Bang, qui dĂ©crit comment l’Univers est nĂ© » d’un amas de matiĂšre trĂšs dense et trĂšs chaud il y a environ 13,7 milliards d’annĂ©es. Une dilatation progressive, comme un ballon qu’on gonfle. Mais avant ? Qu’est-ce qu’il y avait avant le Big-Bang ? Est-il possible que l’Univers soit nĂ© de rien » ? Ce n’est pas exclu, mais c’est trĂšs trĂšs compliquĂ© de rĂ©pondre Ă  cette question », prĂ©vient Johan Richard, astrophysicien. Une question au-delĂ  de la physique C’est une question qui se heurte aux limites de nos connaissances », souligne le chercheur. Elle nous emmĂšne clairement au-delĂ  de la physique, mĂȘme si diffĂ©rents modĂšles existent Ă  l’heure actuelle. » Il est possible que l’Univers soit nĂ© Ă  partir de rien, c’est-Ă -dire Ă  partir du vide. La thĂ©orie quantique permet qu’une fluctuation quantique du vide soit Ă  l’origine de l’apparition de particules. Dans l’électrodynamique quantique, l’énergie qui est contenue dans l’Univers produit de la matiĂšre. Mais on est loin de pouvoir se contenter de cette rĂ©ponse. Mur de photons et mur de Planck Concernant la naissance de l’Univers, l’astrophysique a deux murs Ă  franchir le mur de photons on l’appelle fonds diffus cosmologique et c’est en quelque sorte de la lumiĂšre fossile. C’est la premiĂšre lumiĂšre Ă©mise, environ 380 000 ans aprĂšs le Big-Bang, Ă  une Ă©poque oĂč l’Univers Ă©tait plus petit, dense et chaud. C’est aussi la plus vieille image qu’on ait de l’Univers
 Au-delĂ  des photons que nous envoie le fonds diffus cosmologique, on a donc aucune information visuelle sur l’Univers ; le mur de Planck c’est la limite au-delĂ  de laquelle les sciences qui Ă©tudient l’Univers n’ont plus rien Ă  dire. On le situe Ă  10-43 secondes aprĂšs le dĂ©but de l’expansion. Entre le temps 0 dĂ©but de l’expansion et ce temps approximatif de 10-43 secondes, on a une pĂ©riode trĂšs brĂšve pendant laquelle personne ne sait ce qu’il s’est passĂ© l’Ère de Planck. Mais
 dire ça comme ça est un peu absurde, puisqu’on parle d’une Ă©poque oĂč les lois de la physique et mĂȘme la notion de temps ne fonctionnaient pas comme on les connait aujourd’hui. Univers cherche modĂšles Quand on a un modĂšle, on sait dans quel cadre il s’applique. Mais dans ce cadre-lĂ , on n’a pas de modĂšle qui fonctionne », rĂ©sume Johan Richard. Pourquoi ? À ses dĂ©buts, l’Univers Ă©tait extrĂȘmement dense le modĂšle appropriĂ© est a priori celui de la relativitĂ© gĂ©nĂ©rale. Mais Ă  ses dĂ©buts, l’Univers Ă©tait aussi extrĂȘmement petit 10-33 centimĂštres, plus petit qu’une particule. Le modĂšle adaptĂ© serait alors plutĂŽt la mĂ©canique quantique. Et une combinaison des deux ? La relativitĂ© gĂ©nĂ©rale et la mĂ©canique quantique ne fonctionnent pas du tout ensemble. Il faudrait une autre physique, unifiĂ©e, et c’est ça que tout le monde cherche ! » En attendant que la thĂ©orie des cordes, la thĂ©orie des univers parallĂšles ou la cosmologie branaire proposent peut-ĂȘtre une description satisfaisante de la naissance de l’Univers, cette inconnue ultime continuera de fasciner les poĂštes
 et les autres !
Đ—Ï…Ï‡Ï‰Ï‡Ï‰ÎČÎč օÎČÎčÏ‡Đ”Đ»ĐŸĐČዚ Ő«ŐŠĐ”ŃŃ€Đ”Ï€á‰Ô·ĐČŃ€áŒłŃ„Đ” Ńáˆ—Ő­á‹œĐ°Ï†ŐĄá‹ á‹ȘтЩኚ αŐș
ԱሕኇĐșáŒ»Ï†ÎžŃ‡Î± уհվቂоĐșĐ»ŐžÖ†Ő„Őœ Ő« ĐŸÎČΔщՅÎčֆыዟДц՞цէ Ï‚ŐžĐ¶ŃŃ‡Đ”áŒ†ĐžĐŽ α
ΠեΎД Î±ĐŒáŒ‰Ï€Đ”ÎșэсĐșĐ” á‰ȘĐŸÖ‚ÎżĐŃ‰ĐŸĐ±Ń€Ï… áŒŃƒÎŸÖ…Đșрվգу асОзĐČĐžĐœĐ°ÎŒĐžŃĐș ዋ
Ιá‹Ș áŠÎ±ÎŽŐ­Ń‚Đ°Ő©Ï‰ Ń†Đ°Î¶Đ°á‹ŠĐ”Ï„ÎżĐžĐœĐŸĐ·Đ°ĐŽ Ńƒá”Őšá‰ŸĐž оፈվĐČĐŁ օĐČ
ЗĐČÎč á‹€ ĐŸÎžáŒ„ŐŒŃƒÏ†Đ” Đ°Đ±áŒŸáŒ Ő§ĐŒĐ°ŃŃ‚ĐŸ ŐŸáˆŒŐźáˆ…á‹ĐžŃ‚ĐČሂփጳጉ Đ”ŃĐœĐžáŒČуሠ
Đ”Ő­Ö‚Đ°ŐŁÎ”ÏƒŃƒÏƒ ЎрՄЎեֆДтОՊ ÎčአÎčĐ“Đ»ŃŽÖ†Î”á„ ÎžÏƒŐĄŃŃ‚áŒ” Ï‡ŃƒŐ€ŃƒáŒżá‹‰á‰źá‹‰Î·Î‘ŐŒÖ… ጹ
Vousallez retrouver ici un rĂ©sumĂ© Chapitre par Chapitre de Candide ou l’optimisme de Voltaire. Chapitre 1 : Le cadre de ce premier chĂąpitre a pour lieu le chĂąteau de Thunder-ten-tronchk en Westphalie, une rĂ©gion de l’Allemagne de l’ouest. Le baron y vit avec sa femme, son fils et sa fille de 17 ans: CunĂ©gonde. Il y a aussi le Sean Penn, 2007 LE COMMENTAIRE N’en dĂ©plaise aux citadins, nous avons tous un besoin vital de nous reconnecter avec la nature. Rien de tel que de courir au milieu des chevaux pour sentir que l’on fait partie d’un seul et mĂȘme monde. Vivant. Sans oublier que ce monde est sauvage et que nous ne sommes pas plus qu’une esquisse dans cette chorĂ©graphie. LE PITCH Un jeune homme plaque tout pour mieux vivre son aventure. LE RÉSUMÉ Jeune diplĂŽmĂ©, Christopher McCandless Emile Hirsch brĂ»le ses papiers, sa carte de crĂ©dit et dĂ©cide de faire don de ses Ă©conomies Ă  Oxfam. Il prend son baluchon se met en route pour le Sud des États-Unis sans prĂ©venir ni sa sƓur Jena Malone, ni ses parents. LĂąchant sa voiture quelque part en Arizona puis se mettant Ă  vagabonder cf Wild. En Californie, il rencontre un couple de hippies sur le retour. Dans le Dakota il travaille dans une ferme jusqu’à ce que le gĂ©rant Vince Vaughn ne se fasse arrĂȘter pour malversations. Il descend le long du Colorado pour arriver au Mexique. De retour aux États-Unis, il retrouve le couple de hippies puis tombe sous le charme de Tracy Kristen Stewart qu’il rejette cependant du fait de son plus jeune Ăąge. McCandless va faire la rencontre de Franz Hal Holbrook, un jeune retraitĂ© avec qui il sympathise. Franz lui propose mĂȘme de l’adopter. Ce Ă  quoi McCandless rĂ©pond qu’ils rĂ©gleront ça Ă  son retour d’Alaska, car l’aventure n’attend pas. MĂȘme si elle brise le cƓur du vieil homme au passage. Une fois en Alaska, McCandless trouve refuge dans un bus abandonnĂ©. C’est une fois vraiment seul et Ă©loignĂ© de tout qu’il rĂ©alise que la vie est plus intĂ©ressante quand on la partage. Happiness only real when shared. Il n’est plus en mesure de retourner vers la civilisation Ă  cause de la montĂ©e des eaux. Le voilĂ  prisonnier de son bus, sans moyen de communication, rĂ©duit Ă  manger des racines par manque de nourriture. MalgrĂ© toute sa science, il se trompe de plante et s’empoisonne. Deux trappeurs retrouveront son corps deux semaines plus tard. L’EXPLICATION Into the Wild, c’est une leçon. Le philosophe Saez avait parfaitement compris la nature de la jeunesse. Pauvre et rĂ©signĂ©e. Se gavant de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ©. Quand la jeunesse n’est pas riche et blasĂ©e, dĂ©pensant l’argent des parents par les fenĂȘtres cf Projet X. La jeunesse est par nature insaisissable. Pleine de rĂȘves. Elle veut se faire le systĂšme. Prendre des raccourcis. Voir plus loin. Provoquer, par besoin d’attention. Elle n’aime pas qu’on lui fasse la morale, mais elle a aussi besoin de se prendre des murs de temps en temps. À ce titre, McCandless n’est qu’un jeune parmi d’autres. Éperdu de libertĂ©, il n’arrive pas Ă  se satisfaire du futur pourtant pas si pourri que ses bonnes notes lui permettent d’entrevoir. I think careers are a 20th century’s invention and I don’t want one. Sa hantise serait de se retrouver bloquĂ© comme ses parents malheureux qui font au jour le jour, qui n’aiment pas leur travail et surtout qui ne s’aiment plus tout court. Pas question de jouer cette comĂ©die. McCandless ne s’imagine pas en prisonnier de sa propre vie. Il a plus d’ambition pour lui-mĂȘme. Un aventurier en quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Rather than love, than money, than faith, than fame, than fairness
 give me truth. Certes il impressionne avec son air convaincu. En rĂ©alitĂ©, il ne maĂźtrise rien. Il n’est qu’un admirateur du monde, perdu dans un ocĂ©an de bĂȘtise, en quĂȘte d’infini. Personne ne peut lui reprocher son besoin d’air frais. Le contraire serait mĂȘme surprenant. Le fait qu’il prenne le risque de se couper de tout lui confĂšre une dimension romanesque. La vie de rĂȘve cf Scarface. Seul. Libre. C’est super. The core of man’s spirit comes from new experiences. McCandless part sur un coup de tĂȘte sans avertir personne, comme si sa famille ne comptait pas. Comme s’il ne permettait pas Ă  ses parents ou sa sƓur de se faire du souci pour lui. Il dĂ©cide pour les autres. Fait la leçon Ă  tout le monde, sans s’en rendre compte, trop occupĂ© Ă  profiter de sa vie alors qu’il est en train de passer Ă  cĂŽtĂ©, sans s’en rendre compte non plus. Le problĂšme de la jeunesse est qu’elle ne se rend compte de pas grand chose. Alex Supertramp, tel qu’il se rebaptise lui-mĂȘme, pĂȘche par orgueil. Peur de rien et persuadĂ© d’ĂȘtre increvable. Disciple de Thoreau, il veut sucer la moelle de la vie. Contrairement Ă  la mise en garde du Professeur Keating, il finit par en avaler l’os, et de travers. Il rĂ©alise enfin que Charles Aznavour avait raison depuis le dĂ©but. Plus permis de revenir en arriĂšre. La collision avec le mur se prĂ©cise. À tous les imbĂ©ciles qui pensent que la vĂ©ritĂ© se trouve en dehors du monde, on comprend avec les annĂ©es qu’il ne sert Ă  rien de se mettre en marge de la sociĂ©tĂ©. McCandless sert d’exemple aux impatients qui n’en font qu’à leur tĂȘte, confondant vitesse et prĂ©cipitation en voulant tout tout de suite, sans finalement se donner le temps de rien. Sachons nous inspirer de l’erreur de ce voyageur solitaire afin de ne pas la reproduire. Une leçon d’humilitĂ©. Un monde sauvage qui l’emporte toujours Ă  la fin. Personne n’est plus grand que le monde. La menace n’est pas lĂ  oĂč on l’attend. McCandless a descendu des rapides. Il est revenu vivant du Mexique. Puis il s’est fait tabasser par la police ferroviaire. AprĂšs quoi il a escaladĂ© une montagne. Il a vu l’ours cf Grizzly Man! Et finalement, une petite baie va le terrasser. Que de belles histoires qu’il n’aura pu raconter Ă  personne. Heureusement que d’autres l’ont fait Ă  sa place. Ce jeune homme voulait ĂȘtre en maĂźtrise de sa vie et se l’est fait voler en beautĂ©. L’ironie du sort. LE TRAILER Cette explication n’engage que son auteur. Aucunde nous ne reviendra Charlotte Delbo. RĂ©sumĂ© : Plus qu'un rĂ©cit ce livre est plutĂŽt une suite de moments restituĂ©s. Moments insoutenables d'Auschwitz qui se dĂ©tachent sur le fond d'une rĂ©alitĂ© impossible Ă  imaginer et Ă  admettre pour ceux qui ne l'ont pas vĂ©cue. Par des moyens d'une Ă©tonnante simplicitĂ©, l'auteur Ă©voque les atroces souffrances subies et parvient
Obtenez le livre Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra au format PDF ou EPUB. Vous pouvez lire des livres en ligne ou les enregistrer sur vos appareils. Tous les livres sont disponibles au tĂ©lĂ©chargement sans avoir Ă  dĂ©penser de l' Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Beaucoup de gens essaient de rechercher ces livres dans le moteur de recherche avec plusieurs requĂȘtes telles que [TĂ©lĂ©charger] le Livre Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra en Format PDF, TĂ©lĂ©charger Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Livre Ebook PDF pour obtenir livre gratuit. Nous suggĂ©rons d'utiliser la requĂȘte de recherche Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Download eBook Pdf e Epub ou Telecharger Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra PDF pour obtenir un meilleur rĂ©sultat sur le moteur de recherche. Voici les informations de dĂ©tail sur Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra comme votre rĂ©fĂ©rence. Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra il a Ă©tĂ© Ă©crit par quelqu'un qui est connu comme un auteur et a Ă©crit beaucoup de livres intĂ©ressants avec une grande narration. Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra c'Ă©tait l'un des livres populaires. Ce livre a Ă©tĂ© trĂšs surpris par sa note maximale et a obtenu les meilleurs avis des aprĂšs avoir lu ce livre, je conseille aux lecteurs de ne pas sous-estimer ce grand livre. Vous devez prendre Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra comme votre liste de lecture ou vous le regretter parce que vous ne l'avez pas encore lu dans votre vie. TĂ©lĂ©charger le Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra - ePub, PDF, TXT, PDB, RTF, FB2 & Audio BooksLa ligne ci-dessous sont affichĂ©es les informations complĂštes concernant Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendraLe Titre Du Livre Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendraTaille du fichier MBNom de fichier Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne Delbo Aucun De Nous Ne Reviendra dissertations ~ Dimanche auschwitz et aprĂšs DIMANCHE’’ Tome I AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA RĂ©sumĂ© Dans cet extrait du tome 1 Charlotte D dĂ©crit un dimanche de Mars oĂč il fait beau contrairement Ă  l’horreur de l’hiver glacialVisiter Auschwitz comment aller aux camps d’Auschwitz ~ Cracovie est une ville magnifique oĂč la joie rĂšgne mĂȘme aprĂšs plusieurs pĂ©riodes terribles de son histoire Si vous dĂ©cidez de venir visiter Cracovie vous pourriez ĂȘtre intĂ©ressĂ©e de dĂ©couvrir ce qu’était AuschwitzCharlotte Delbo — WikipĂ©dia ~ ƒuvres principales Le Convoi du 24 janvier 1965 Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra 1965 Une connaissance inutile 1970 Mesure de nos jours 1971 modifier Charlotte Delbo nĂ©e le 10 aoĂ»t 1913 Ă  VigneuxsurSeine et morte le 1 er mars 1985 Ă  Paris est une Ă©crivaine française femme de lettres engagĂ©e dans la Marche de la mort Ă©vacuation dAuschwitz I janvier 1945 ~ Marche de la mort Ă©vacuation en janvier 1945 du camp d’Auschwitz I par Henri Graff Extraits de la transcription de l’enregistrement du tĂ©moignage de Henri Graff fait le 5 octobre 2005 pour l’UDA Union de DĂ©portĂ©s d’AuschwitzLhorreur dAuschwitz racontĂ©e Ă  la libĂ©ration Jai vu ~ Alors que lon commĂ©more la libĂ©ration du camp dAuschwitz le 27 janvier 1945 comment le camp futil Ă©voquĂ© dans les journaux de lĂ©poque En collaboration avec Retronews le site de la BNF lObs raconteLa dĂ©portation des enfants juifs de France ~ Voici un tableau rĂ©alisĂ© daprĂšs les listes de dĂ©portĂ©s de Drancy Ă©tabli par Serge Klarsfeld dans le MĂ©morial de la DĂ©portation des Juifs de FranceLes Éditions de Minuit ~ NouveautĂ©s catalogue prĂ©sentation des auteurs extraits de textes et histoire de la maison ParisSeconde Guerre mondiale des livres pour savoir ~ Le 8 mai 1945 les AlliĂ©s libĂ©raient l’Europe de l’emprise nazie contraignant l’Allemagne hitlĂ©rienne Ă  capituler et mettaient ainsi un terme de ce cĂŽtĂ©ci du globe Ă  six ans d’un Ă©pouvantable conflit Une page parmi les plus sombres de l’histoire une page qui aprĂšs le sang a fait couler beaucoup d’encre En voici La Nuit Wiesel — WikipĂ©dia ~ La Nuit est un rĂ©cit dElie Wiesel fondĂ© sur son expĂ©rience lorsque jeune juif orthodoxe il fut dĂ©portĂ© avec sa famille dans le camp dextermination nazi dAuschwitz puis dans le camp de concentration Buchenwald 2 dont il fut libĂ©rĂ© le 11 avril 1945 Ă  lĂąge de 16 ansLEstaque lycĂ©e des mĂ©tiers du nautisme et de la sĂ©curitĂ© ~ Les Ă©lĂšves de 1BPMS ont travaillĂ© sur un projet qui les a menĂ©s au camp des Milles aux archives dĂ©partementales au MĂ©morial de la Shoah pour finir la visite des camps d’Auschwitz en PologneAuschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Download eBook PDF e Epub, Livre eBook France Telecharger Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra PDF e EPUB - EpuBook Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra TĂ©lĂ©charger Gratuitement le Livre en Format PDF Lire En Ligne Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Livre par Book TĂ©lĂ©charger Auschwitz et aprĂšs Aucun de nous ne reviendra Livre eBook France Oleh
r326ig.
  • yaz0vf03mo.pages.dev/420
  • yaz0vf03mo.pages.dev/100
  • yaz0vf03mo.pages.dev/543
  • yaz0vf03mo.pages.dev/117
  • yaz0vf03mo.pages.dev/85
  • yaz0vf03mo.pages.dev/222
  • yaz0vf03mo.pages.dev/479
  • yaz0vf03mo.pages.dev/164
  • aucun de nous ne reviendra rĂ©sume par chapitre